Droites remarquables, transformations
Sommaire
Ce document rédigé pour les étudiants de la 
  
    licence scientifique générale (L3 pour des futurs professeurs des écoles à l'université Paris-Sud)
accompagne une partie du cours de géométrie basé sur l'ouvrage de Daniel Perrin : 
  
    Mathématiques d'école : nombres, mesures et géométrie	publié par Editions Cassini (402 p. ISBN 978-2-84225-158-1)
. On y fait référence par ME.
  
    
 ME exercice 187, 185 renvoie à l'exercice 187 de la nouvelle édition, 185 de la première. De même pour les pages ou les propositions.
	ME VI.1. renvoie à la partie 1 du chapitre 6.
Son but est d'illustrer les révisions du chapitre IV  de ME en liant transformations et droites remarquables du triangle. 
Les premières constructions à la règle et au compas sont établies [ME.VI].
Préliminaires
Droites remarquables du triangle et transformations
- 
    Symétrie orthogonale
 et 
    Médiatrice d'un segment
- 
    Homothétie
, 
    Théorème de Thalès
 et 
    Médianes
- 
    Hauteurs
- 
    Bissectrice d'un secteur angulaire, d'un angle
-  
    Bissectrices dans un triangle
 
Applications
  
  
Cas d'isométrie
Si deux triangles sont isométriques (c'est-à-dire s'il existe une isométrie qui envoie l'un sur l'autre), alors leurs angles et leurs côtés homologues sont égaux. On obtient donc 6 égalités.
Pour montrer que deux triangles sont isométriques, il suffit de 3 égalités bien choisies.
On rappelle ici les trois cas d'isométrie pour les triangles quelconques (pour des énoncés plus précis, voir [ME.IV.4.a]) 
et on illustre le premier à l'aide de figures mobiles.
Pour une application des cas d'isométrie, voir la démonstration du 
théorème - définition
 des polygones convexes réguliers.
  
  
Premier cas d'isométrie
Premier cas : Si deux triangles ont un angle égal compris entre deux côtés égaux 
alors ils sont isométriques.
Remarque : Il est essentiel que l'angle égal soit compris entre les deux côtés égaux. 
Il suffit de regarder cette 
    figure
.
 Mais ce n'est pas utile pour les 
    triangles rectangles
.
Figures mobiles :
  
  
Contre-exemple
Les triangles 
ABC et 
ABC' ont un angle égal et deux côtés égaux 
mais ils ne sont pas isométriques ; l'aire de 
ABC est strictement plus petite que celle de 
ABC'

  
  
Les deux triangles sont directement isométriques.
Sur la figure, on voit comment les hypothèses permettent de superposer peu à peu 
le triangle 
A B C sur le triangle 
E F G. On commence par translater 
A B C pour amener 
A sur 
E, 
puis on fait tourner le triangle autour de 
E pour superposer 
B sur 
F. Alors 
C est amené en 
G.
 Les triangles sont directement isométriques.
  
  
Les deux triangles sont indirectement isométriques.
Sur la figure, on voit comment les hypothèses permettent de superposer peu à peu 
le triangle 
A B C sur le triangle 
E F G. On commence par translater 
A B C pour amener 
A sur 
E, 
puis on fait tourner le triangle autour de 
E pour superposer 
B sur 
F. Ensuite on retourne le triangle 
selon 
(E F) (symétrie d'axe 
(E F)).
 Les triangles sont indirectement isométriques.
  
  
Deuxième cas d'isométrie
Deuxième cas : Si deux triangles ont deux  angles égaux et un côté égal, 
alors ils sont isométriques.
Remarque : Si deux triangles ont deux  angles égaux, leurs trois angles sont égaux.
  
  
Troisième cas d'isométrie
Troisième cas : Si deux triangles ont leurs trois côtés égaux 
alors ils sont isométriques.
Remarque : Ce cas est très utile pour construire, à l'aide d'un compas, un triangle isométrique 
à un triangle donné, par exemple, pour reporter un angle.
  
  
Cas d'isométrie des triangles rectangles
Cas d'isométrie des triangles rectangles : Si deux triangles rectangles ont deux côtés homologues égaux, 
alors ils sont isométriques.
Les hypoténuses sont des côtés homologues, les côtés de l'angle droit sont homologues.
  
  
Constructions à la règle et au compas (principe)
Ce chapitre comporte un contexte historique et culturel important, lire [ME. VI. Introduction].
Ici sont repris les principes de la construction à la règle et au compas, tels qu'ils sont posés dans 
[ME.VI.1.A]. Les 
    constructions fondamentales
 sont établies au moment où les résultats nécessaires sont énoncés.
Soit 
 
 un ensemble de 
n points du plan.
On appelle figures constructibles à la règle et au compas à partir de 
 :
 - les droites passant par deux points distincts de 
,
- les cercles centrés en un point de 
 passant par un autre point de 
.
Définitions : Point constructible à la règle et au compas à partir de
.
 - On dit qu'un point 
M est constructible à la règle et au compas en un pas à partir de 
 
s'il est l'intersection de deux figures constructibles à la règle et au compas à partir de  . .
- On dit qu'un point 
M est constructible à partir de 
  si on peut le construit en un nombre fini de pas à partir de 
c’est-à-dire, précisément, s’il existe des points 
M1, 
M2,... ,
Mr tels que 
Mr = M et que, pour 
i = 1, ... , r - 1, 
 est constructible en un pas à partir de 
 
.
 
- On dit alors que la construction est faite en 
r pas.
 
  
    Comment rédiger un exercice de construction  ?	Les deux premières parties ne sont pas le lieu de décrire la construction.
		 - La partie analyse détermine des conditions nécessaires vérifiées par les points à construire. Evidemment pour permettre l'analyse, une figure est nécessaire, on peut tricher pour la faire. 	
- Dans les exercices assez simples, les conditions déterminées par l'analyse sont suffisantes, c'est-à-dire nous assurent que les points ainsi construits répondent au problème.	Dans un exercice plus complexe, il faut s'assurer que les points construits satisfont les propriétés demandées.	C'est la partie synthèse.
-  La partie construction est la description précise (mais sans justification) des étapes nécessaires au tracé de la figure.	Il peut arriver que la construction ne suive pas le fil de l'analyse. On peut préciser le nombre de pas	si cela est demandé ou pour comparer deux constructions.	
  
Parallélogramme
Propriétés caractéristiques du parallélogramme
Soit 
A B C D un quadrilatère convexe (voir [ME. fig. 20 page 156, fig.5 page 152]). 
On dit que 
A B C D est un parallélogramme s'il vérifie l'une des propriétés  équivalentes suivantes.
| 
Les côtés opposés sont parallèles.Les côtés opposés sont de même longueur.Les côtés 
[A B] et 
[D C] sont parallèles et de même longueur.Les côtés 
[A D] et 
[B C] sont parallèles et de même longueur.Les diagonales 
[A C] et 
[B D] se coupent en leur milieu.
Les angles opposés sont égaux. |   | 
Constructions et parallélogramme
 - Construction d'un parallélogramme :
Les points 
A, 
B et 
D étant donnés, on utilise la propriété 5 pour construire le parallélogramme 
A B C D [ME. VI.1. e].
- De la construction du parallélogramme, on déduit la construction d'une parallèle à une droite donnée passant 
par un point donné grâce à la propriété 1 [ME.VI.1. e]. Dans la deuxième édition, on trouve une 
    autre construction d'une parallèle
. 
- De la construction du parallélogramme, on déduit le report de longueur grâce à la propriété 2  
[ME. VI.1.f].
Démonstrations à l'aide de parallélogrammes
  
  
Construction d'une parallèle en 2 pas
Etant donnés une droite 
(AB) et un point 
C extérieur à 
(AB), 
on cherche à construire la parallèle à 
(AB) passant par 
C,
c'est-à-dire un point 
D tel que 
(CD) soit parallèle à 
(AB).
L'idée est de construire un triangle 
ECD tel que 
(AB) soit une droite des milieux dans le triangle.
Il suffit de construire 
E, le symétrique de 
C par rapport à 
A et 
D, celui de 
E par rapport à 
B.
La construction est faite en deux pas.
  
  
Droite des mileux
Proposition. Soit un triangle 
A B C et 
 
B' et 
C' les milieux respectifs des côtés 
[
A C] et 
[
A B].
La droite 
(B'C'), dite droite des milieux, est parallèle à 
(BC et on a l'égalité : 
.
Réciproquement, si une droite 
 passe par 
C' et est parallèle à 
(BC) alors elle passe par 
B' ; c'est la droites de milieux.
 
Pour dérouler la démonstration de la première affirmation, cliquez sur la flèche..
  
    - Soit un triangle ABC et  B' et C' les milieux respectifs des côtés [A C] et [A B].
- On s'intéresse à la droite des milieux (C'B'). 
- Le point D est le symétrique de C' par rapport à B' donc B' est le milieu de [C'D].
- Le quadrilatère A C'C D est un parallélogramme car ses diagonales se coupent en leur milieu.
- Comme A C'C D est un parallélogramme, ses cotés [AC'] et   [D C] sont parallèles et de même longueur.
- Comme C' est le milieu de [A B], on en déduit que les cotés [B C'] et   [D C] de B C'D C sont parallèles et de même longueur.
- Le quadrilatère convexe B C'D C est donc un parallélogramme.
- Les côtés [C'D] et [B C] sont parallèles et de même longueur ; la partie directe de la proposition est démontrée.
 
 Pour démontrer la réciproque, on utilise l'unicité de la parallèle à 
(B C) passant par 
C' : si une droite 
 passe par 
C' et est parallèle à 
(BC),
c'est nécessairement la droite des milieux donc elle passe par 
B'.
  
  
Translation
Définition. Soit 
 un vecteur du plan.
On appelle translation de vecteur 
, notée 
, 
la transformation du plan qui à un point 
M  associe le point 
M' tel que  
.
Des propriétés du parallélogramme, on déduit la construction de l'image d'un point par une translation donnée.
En effet, soient 
A et 
B deux points distincts ; le point 
M' est l'image de 
M 
par la translation de vecteur 
 si et seulement si 
A B M'M est un parallélogramme.
  
  
Symétrie orthogonale
  
    | Définition : On appelle 
symétrie orthogonale d'axe 
 et on note 
 
la transformation du plan   qui à un point 
M associe le point 
M' tel que la droite 
(M M') est perpendiculaire à 
.le milieu 
I de 
[M M'] appartient à 
.
 |   | 
 
Propriétés
- La symétrie 
 est une isométrie, 
 conserve donc les longueurs 
et les angles géométriques.
- L'axe 
 de 
 est l'ensemble de ses points fixes.
- 
 est l'identité, une symétrie est son propre inverse.
  
Médiatrice d'un segment
Définition :
On appelle 
médiatrice du segment 
[B C] la droite 
 qui vérifie l'une des propriétés équivalentes suivantes :
- 
 est la perpendiculaire à 
(B C) en 
A', milieu de 
[B C].
- 
 est l'ensemble des points équidistants des extrémités de 
[B C].
- 
 est l'axe de l'unique réflexion qui échange  
B et 
C.
 
On en déduit le 
    protocole de construction
 de la médiatrice, du milieu de 
[B C] et celui d'une
    perpendiculaire à une droite donnée passant par un point donné
.
Proposition :
Les médiatrices des côtés d'un triangle sont concourantes en un point 
O, centre du cercle circonscrit au triangle.
Démonstration. Notons 
, 
 et 
 les médiatrices respectives de 
[B C],  
[C A] et  
[A B].
Puisque 
A, 
B et 
C ne sont pas alignés, 
 et 
 sont sécantes comme perpendiculaires à deux droites non parallèles.
Soit 
O leur point d'intersection. La caractérisation 2 des médiatrices donne les deux égalités : 
B O = C O et 
A O= C O.
On en déduit que 
O est équidistant de 
A et 
B donc, toujours par la caractérisation 2 des médiatrices, on obtient que 
O appartient aussi à  
.
 On a démontré que les trois médiatrices sont concourantes en 
O, point équidistant des trois sommets du triangle, donc centre du cercle passant par les trois sommets du triangle, dit circonscrit au triangle.
  
  
Protocole de construction de la médiatrice et du milieu
Les points donnés sont en vert, les objets construits sont en rouge. 
La construction de la médiatrice se fait en 2 pas, celle du milieu en 3 pas ( voir [ME VI.1.c]).
La médiatrice est la droite 
(C D) où 
C et 
D sont les intersections des cercles 
 et 
.
Le milieu de 
[A B] est l'intersection de 
(A B) et 
(C D).
Déroulez la construction avec les flèches en bas.
  
  
Construction d'une perpendiculaire
On cherche à construire la perpendiculaire à 
(A B) passant par 
C. Deux cas se présentent :
-  Soient 
A, 
B et 
C trois points non alignés. Par définition de 
, la perpendiculaire à 
(A B) passant par 
C est la droite 
(C C') 
où 
C' est le symétrique de 
C par rapport à 
(A B).
 La construction se fait en un pas : les points 
C et 
C' 
sont les intersections de 
 et 
.
On a utilisé les propriétés 1 et 2 de la 
    symétrie orthogonale
 et la propriété M2 de la 
    médiatrice
.
- Soient 
A, 
B et 
C trois points alignés. Soit 
A' le symétrique de 
A par rapport à 
C, 
alors 
C est le milieu de 
[A A'] et la médiatrice de 
[A A'] est la perpendiculaire à 
(A B) passant par 
C.
La construction se fait en 3 pas.
  
Homothétie
Définition. [ME.IV.3.e]
Soit 
k un réel différent de 
0 et de 
1 et 
C un point du plan.
On appelle homothétie de centre 
C et de rapport 
k (et on note 
h(C,k)) la transformation du plan qui à un point 
M associe le point 
M' tel que 
.
On peut formuler le 
    
théorème de Thalès
 [ME.IV.1.e] à l'aide d'une homothétie, c'est parfois plus simple, par exemple dans l'
espace
.
  
  
Homothétie et théorème de Thalès
Soit  
(
M M') et 
(
P P') deux droites sécantes en un point 
C. 
Il existe une homothétie de centre 
C qui envoie 
M sur 
M' et 
P sur 
P' si et seulement si 
(
M P) et 
(
M'P') sont parallèles.
Le rapport de l'homothétie est alors :
.
  
Soit un triangle 
ABC. On note 
A', 
B' et 
C' les milieux respectifs de 
[B C], 
[C A] et 
[A B].
Définition :
On appelle la droite 
(A A') médiane issue de 
A dans le triangle 
A B C. 
Proposition : Les médianes de 
A B C sont concourantes en un point 
G appelé centre de gravité de 
A B C. 
De plus l'homothétie de centre 
G et de rapport 
 envoie 
A sur 
A', 
B sur 
B', 
C sur 
C'.
Démonstration : On peut démontrer le concours des médianes à l'aide de 
    parallélogrammes
,
des aires ([ME exercice 194, 192]) ou 
de l'
  
    associativité du barycentre.
	Soit G l'isobarycentre de A, B et C. 	Par associativité, G est le barycentre de  	puisque A' est le barycentre de . 	Donc G appartient à la médiane (AA') et on a :  	 	et aussi . De même pour les autres médianes.
 Remarque : Les triangles 
ABC et 
A'B'C' ont même centre de gravité 
G. 
En effet, les homothéties conservent les barycentres donc l'image 
 
de 
G est l'isobarycentre de 
A'B'C'.
On peut voir l'homothétie en action dans une 
    démonstration du concours des hauteurs
.
  
  
Voici une démonstration du concours des médianes d'un triangle 
qui utilise le théorème de la 
    droite des milieux
 et les 
    propriétés des parallélogrammes
.
Les points 
A', 
B' et 
C' sont les milieux respectifs des côtés du triangle 
ABC.
Pour dérouler la démonstration, cliquez sur la flèche.
  
    - Soit un triangle ABC.
- Le point G est le point d'intersection des médianes (BB') et (CC').
- Soit A'' le symétrique de A par rapport à G.
- Dans ABA'', (C'G) est une droite des milieux, donc parallèle à (BA'').
- De même, dans ACA'', (B'G) est une droite des milieux, donc parallèle à (CA'').
- On en déduit que les côtés opposés de BGCA'' sont parallèles donc c'est un parallélogramme.
- Les diagonales de BGCA'' se coupent en leur milieu, donc G appartient à la médiane (AA').
 
  
  
Hauteurs
Définition. Soit 
A'' le projeté orthogonal de A sur 
(B C). 
On appelle  hauteur issue de 
A dans 
A B C la droite 
(A A''). 
Proposition.
Les hauteurs de 
A B C sont concourantes en un point 
H appelé orthocentre du triangle 
A B C.
De nombreuses démonstrations sont possibles pour cette proposition. 
    Démonstration avec une homothétie
  
  
Démonstration avec une homothétie
Le concours des hauteurs se déduit de celui des médiatrices grâce à l'homothétie 
. En effet l'image de 
(A A'') 
par cette homothétie est 
, car c'est  la droite passant par 
A', image de 
A, et parallèle à 
(A A'') donc perpendiculaire à 
(B C).
Les médiatrices sont concourantes en 
O donc les hauteurs sont concourantes en  
H=h(G,-2)(O).
Observez  la transformation de 
O en 
H sur cette  
    autre figure
.
Sur la figure, cochez et décochez les deux premières cases pour tester l'homothétie sur les triangles, 
les deux dernières pour la tester sur la hauteur. Quand le curseur apparaît, vous pouvez faire varier le rapport de l'homothétie.
  
  
Relation entre l'orthocentre et le centre du cercle circonscrit
Les hauteurs (en rose) sont envoyées par l'homothétie 
h(G,k) (quand
k atteint 
-0,5) sur les médiatrices (en bleu). Ainsi 
h(G,-2)
envoie 
O, le centre du cercle circonscrit au triangle, point de concours de médiatrices sur un point 
H qui appartient aux 3 hauteurs.
  
  
Bissectrice d'un secteur angulaire, d'un angle
Pour la notion de secteur angulaire et d'angle, voir  [ME.IV.1.f.].
Bissectrice d'un secteur [ME.IV.1.j.]
Définition et proposition.
Soit 
 un secteur angulaire saillant. Il existe une unique droite 
 passant par 
A, appelée bissectrice du secteur 
, 
 telle que les deux demi-droites 
[A x) et 
[A y) portées par 
 vérifient :
 et  
On appelle bissectrice intérieure du secteur 
 celle parmi les demi-droites 
[A x) et 
[A y) qui est contenue dans  
.
 Dans cette page, on supposera que c'est 
[A x).
 
On dit aussi que 
  est la  bissectrice de l'angle 
.
Propriétés de la bissectrice du secteur
- La droite 
  est la bissectrice de 
 si et seulement si 
  est axe de symétrie de 
[A B) et 
[A C).
-  Soient 
 et 
 tels que 
A B' = A C' alors 
  est la bissectrice du secteur si et seulement si 
 est la médiatrice de 
[B'C'].
    Démonstration de la propriété 2 et construction de la bissectrice
.
Propriétés de la bissectrice intérieure 
[A x) du secteur
- La demi-droite 
[A x) partage le secteur 
 en deux secteurs angulaires saillants de même angle.
- La demi-droite 
[A x) est l'ensemble des points de 
 équidistants des demi-droites 
[A B) et 
[A C).
    Démonstration
  
Construction d'une bissectrice
Propriété 2 de la bissectrice de  
 :
 Soient 
 et 
 tels que 
A B' = 
A C' alors 
 est la 
    
bissectrice
 
  de 
 
si et seulement si 
 est la médiatrice de 
[
B'C'].
 
Démonstration. : Soit 
M le point d'intersection de 
(B'C') et de 
.
Si 
 est la bissectrice de 
, on montre à l'aide du 
    premier cas d'isométrie
 que les triangles 
B'A M et 
C'A M sont isométriques.
On en déduit que 
M est le milieu de 
[B'C'] et que les angles 
 et 
 égaux et supplémentaires sont droits.
On a montré que la droite 
 est la médiatrice de 
[B'C'].
Réciproquement, si 
 est la médiatrice de 
[B'C'], alors 
A appartient à  
 
et la symétrie d'axe 
 échange 
B' et 
C' et fixe 
A donc elle échange 
[AB) et 
[AC), c'est la bissectrice de 
 d'après la propriété 1.
| Figure de la partie directe | Figure de la réciproque | 
|  |  | 
Construction de la bissectrice
 On en déduit une construction de la bissectrice  [ME. VI.1.g]. Il suffit de construire la médiatrice de deux points équidistants de 
A, 
sur la figure, les points 
B et 
C'.
Déroulez la construction avec les flèches en bas.
  
  
Equidistance et bissectrice
Nous démontrons ici le résultat suivant.
La demi-droite 
[A x) est l'ensemble des points de 
 équidistants des demi-droites 
[A B) et 
[A C).
| Pour les deux sens de démonstration, nous considérons les projetés respectifs 
P et 
Q de 
M sur 
[A B) et 
[A C)  
et nous montrons que les triangles 
A M P et 
A M Q sont isométriques. Si 
M est un point de la bissectrice 
[A x), alors les angles 
 et 
 sont égaux et les triangles sont isométriques par le deuxième cas 
; on en déduit 
M P = M Q, c'est-à-dire que  
M est équidistant des demi-droites 
[A B) et 
[A C).
 Réciproquement si 
M est équidistant des demi-droites 
[A B) et 
[A C), 
alors  les deux triangles rectangles ont deux côtés égaux (
M P = M Q et 
[A M] commun) donc sont isométriques par le cas des triangles rectangles. 
Les angles 
 et 
 sont égaux  et
M appartient à  la bissectrice 
[A x).
 |  | 
  
  
Bissectrices dans un triangle
Définition. On appellera bissectrice de l'angle en 
A dans le triangle 
A B C la bissectrice de l'angle 
.
Proposition : Soit 
A B C un triangle. Les bissectrices des angles en 
A, 
B et 
C sont concourantes en un point 

 
équidistant des côtés du triangle, 

 est le 
centre du cercle inscrit dans 
ABC. Le cercle inscrit est tangent aux côtés de 
A B C.
 
Démonstration.
 Soit 
B0 (respectivement 
C0) le point  d'intersection de la bissectrice de l'angle  en 
B (resp.  en 
C)  et de 
[AC] (resp. 
[AB]).
Ces deux bissectrices se coupent en un point 
, intérieur de 
A B C, car appartenant à l'intersection des secteurs saillants 
 et  
.
Par la propriété 2 des 
    bissectrices intérieures
, 
 est équidistant d'une part de 
[BA) et de  
[BC) (sur la figure 
),
 d'autre part de  
[CA) et  
[CB) (sur la figure 
) donc il est équidistant de  
[BA) et  
[CA) (sur la figure 
);  on en déduit qu'il appartient à la bissectrice de l'angle en 
A.
 Le cercle centré en 
 et passant par les projetés 
E, 
F et 
G de 
 
sur les côtés du triangle est tangent à ces côtés donc on le dit inscrit dans le triangle.
Modifiez le triangle pour constater que le cercle reste inscrit.
  
  
Triangle isocèle
Définition :  On dit que le triangle 
A B C est isocèle en 
A si les côtés 
[A B] et 
[A C] ont même longueur. 
Proposition :
Un triangle 
A B C est isocèle en 
A si et seulement si ses angles en 
B et en 
C sont égaux.
Démonstration. Si les côtés 
[A B] et 
[A C] ont même longueur, les triangles 
A B C et 
A C B sont isométriques par le 
    3ème cas
.
On en déduit l'égalité des angles.
Si les angles en 
B et en 
C sont égaux, les triangles 
A B C et 
A C B sont isométriques par le 
    2ème cas
.
On en déduit l'égalité des côtés.
Proposition :
Un triangle 
A B C est isocèle en A si et seulement si deux des droites remarquables relatives à 
A sont confondues. Alors elles sont toutes confondues.
Démonstration.
On utilise  la 
    propriété 2 de la bissectrice
 
et la remarque suivante : Si 
A appartient à 
 A, la médiatrice de 
[B C], alors
A, la médiatrice de 
[B C], alors 
 A est médiane, hauteur.
A est médiane, hauteur.
 
    Détails de la démonstration
  
  
La définition d'un triangle isocèle et la propriété (2) de la médiatrice conduisent au résultat suivant.
Lemme : le triangle 
A B C est isocèle en 
A si et seulement 
A appartient à la médiatrice 
 de 
[B C].
Soit 
A B C un triangle tel que l'un des cas suivants se produit (Faites les figures !):
 - 
 est confondue avec la hauteur ou la médiane ou la bissectrice issue de 
A.
 Alors 
A appartient à la médiatrice et, par le lemme, 
ABC est isocèle.
- La hauteur et la médiane  issues de 
A sont confondues . Alors elles sont confondues avec 
 puisque perpendiculaires à 
[B C] en son milieu. Ce cas se ramène au cas 1.
- La hauteur et la bissectrice  issues de 
A sont confondues.
 Si 
P est le pied de la hauteur, alors les triangles 
A P B et 
A P C sont rectangles, 
avec un côté commun et un autre angle égal donc isométriques par le 
    2ème cas
. On en déduit l'égalité de 
A B et 
A C.
- La bissectrice et la médiane  issues de 
A sont confondues.
 Soit 
I le milieu de 
[B C], 
H et 
K ses projetés respectifs sur 
[A B] et 
[A C].
 Comme 
I appartient aussi à la bissectrice de 
, 
I est équidistant de 
[A B) et 
[A C), on a donc 
I H=I K. Les triangles 
H I B et 
K I C sont rectangles, avec deux côtés égaux, 
ils sont isométriques par le 
    cas des triangles rectangles
 donc les angles 
 et 
 du triangle 
A B C sont égaux, 
A B C est isocèle.
Dans tous les cas, le triangle 
A B C est isocèle. On a donc montré :
Proposition :
Un triangle 
A B C est isocèle en A si et seulement si deux des droites remarquables relatives à 
A sont confondues. Alors elles sont toutes confondues.
  
  
Droite d'Euler
Proposition :
S'ils sont différents, les points 
H, 
O et 
G sont alignés sur une droite appelée 
droite d'Euler du triangle ABC.
Démonstration :
- Ce résultat se déduit de la démonstration du 
    concours des hauteurs
. En effet, on a obtenu : 
H=h(G,-2)(O). 
Donc 
H et 
O sont alignés avec le centre 
G de l'homothétie.
- Une démonstration niveau collège est suggérée par la figure suivante. 
  
Exercices
Voici quelques exercices sur les droites remarquables.
- 
Reconnaître une droite remarquable sur la figure
 
- 
Choisir la définition d'une droite remarquable
 
- 
Donner la définition d'une droite remarquable en lien avec une figure
 
- 
Tir sur les points de concours des droites remarquables
- 
Définition et position des points de concours des droites remarquables
 Vous trouverez d'autres exercices dans la 
classe ouverte de la licence scientifique générale.
  
  
Liste des constructions fondamentales
Les constructions de base présentées dans ce document sont aussi décrites dans [ME.V1.1].